Fête d’origine païenne, liée au début de l’année agricole, hymne au soleil qui reprend sa vigueur et à la terre qui renouvelle sa fertilité, exorcisme de l’an passé pour un futur meilleur, retour à la vie après les rudesses de l’hiver, représentation de l’éternelle lutte entre le bien et le mal, entre les beaux et les laids, le carnaval célèbre la victoire de la vie avec les couleurs vives de ses costumes, avec la gaieté de ses musiques, avec les mouvements de ses danses, avec ses allusions sexuelles, avec la transgression de ses plaisanteries et avec l’abondance alimentaire.
C’est la fête qui salue l’année agricole écoulée et qui exorcise l’année nouvelle. Une fête spéciale, peut-être la plus importante pour les sociétés agraires d’autrefois. Elle était, dirait-on aujourd’hui, la fête du premier jour de l’an, jour qui, au cours de l’histoire européenne, s’est souvent déplacé dans l’arc de temps compris entre la Toussaint, quand le repos de la terre commence, et Pâques, quand la nature se réveille. C’est comme ça qu’on expliquerait la survivance de rites anciens et similaires, caractérisés par les mascarades, pratiqués durant cette période. Le carnaval présente donc une forte composante rituelle qui, en tant que telle, peut être interprétée selon la charpente idéologique du chercheur.
La fonction du rite peut être perçue comme légitimation de valeurs collectives, renforcement des liens sociaux, moyens pour résoudre des conflits internes à la communauté ou bien rétablissement d’un équilibre psychologique perturbé.